Répandus mon corps mon ciel mes sens
Insoumis les enfers liés à mon esprit étendu
La Terre me porte endormie jusqu’à l’enfance
Cognent les paradis sous ma voix mésentendue
De mes pupilles agitées finies d’être épuisées
Réveiller l’aurore qui m’accueillera, paupières relevées
Franchir l’éveil des sentiments les plus sûrs, la nuit enlevée
Ouvrir les mains, les mots, les tons, les temps, les murs,
De mes pupilles remises à zéro, ressuscitées pures
Recouvrir le visage mort d’espérances cousues
Ne plus traverser livide de remords imbue
Mes regards dévouent, mes regards dévouent
Le Zéro qui égare, qui dénoue
À devenir un nombre debout,
À oser un incalculable début
En silence en syllabes
La bouche reste capable
De prononcer les hauts
Sans qu’on sonne
la langue se manifeste
sans personne
sans défaites,
le Zéro
Mes regards avouent, mes regards avouent
Les origines creusées ne demeurent
Si le vide ne s’écrase de tout son long
Et ne faiblit au-delà des frontières
qui au Zéro donnent l’élan
Pour renfermer le tout
Minuit tombe, mes doutes sous zéro
Demain géant m’apaise d’étreintes
Le sommeil en bataille, mes cheveux
Héroïques au sommet de mon oreiller
Je porte à mon front la peur éteinte
La bouche qui commence à rêver
Réveille le plus simple vœu
D’être plus qu’un numéro.
Crédit image: Nathalie Montel, artiste peintre
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